Golo !

Publié le par Tess

PICT0364.JPGLe mois de janvier fût bien évidemment très foot par ici. J’ai connu mon premier moment excitant de correspondante lors de l’attaque du bus qui transportait l’équipe togolaise, le 8 janvier, en fin d’après-midi. C’était un vendredi, j’avais fini mon pré-papier d’ambiance à 48h du match d’envoi de la compétition, que l’AFP devait mettre sur le fil dès le samedi matin. Je revenais de prendre un café avec ma copine américaine Katya chez Arabica, un de mes endroits préférés, et je m’apprêtais à passer un week end tranquille avec Nico, quand le rédacteur en chef de l’AFP à Johannesburg m’a appelé pour m’apprendre la nouvelle. Je suis donc restée scotchée  à mon fauteuil de 17h à 4h du matin , mon ordi sur les genoux, la radio branchée sur la fréquence de la RNA (la radio publique angolaise), et mon téléphone portable à proximité, à la recherche de la moindre info sur ce qui s’était passé, de la moindre déclaration officielle Angolaise… Et dès 8h, j’étais réveillée par un ministre, qui m’appelait « tout simplement » sur mon portable parce qu’il était prêt à faire une déclaration.  Assez dingue.

Le dimanche soir, RFI m’avait demandé de suivre la cérémonie d’ouverture et le premier match depuis un petit bar de la capitale, afin d’observer notamment la réaction des Angolais au moment de la minute de silence en mémoire des deux Togolais morts dans l’attaque. Nico, qui joue au foot tous les dimanches soirs, m’a proposé de l’accompagner, puisqu’il y a un petit rade  tout simple et très sympa tout près du terrain où il joue, avec une télé et des amateurs de ballon rond. A quelques minutes du coup d’envoi, j’ai donc débarqué, seule fille blanche, au milieu d’une assemblée très largement masculine, surexcitée par le match –et ayant déjà pris de l’avance sur l’apéro. La première mi-temps fut assez incroyable. Les Angolais n’arrêtaient pas de marquer, ce qui provoquait à chaque fois des effusions de joie si intenses que les tables se renversaient et nos bières avec. Tout à coup, en plein milieu d’un pénalty, coupure de courant. Un des spectateurs, armé d’une mini-radio et d’écouteurs, était le seul à continuer à suivre le match. « Goolooo ! » s’est-il écrié, dans l’obscurité, provoquant une nouvelle scène de liesse. A la 2eme mi-temps, Nico est venu me rejoindre, et ce fut beaucoup moins drôle : le Mali a rattrapé son retard, et a fini par égaliser le score. 4-4. Le bar tout entier était abasourdi.

Après avoir expérimenté le visionnage de match dans un bar populaire, puis dans un parking, sur une petite télé plus ou moins couleur, avec en bande son les commentaires avisés des gardiens et chauffeurs réunis, toujours pour le besoin de papiers d’ambiance pour RFI, Nico et moi avons fini par découvrir le fameux stade 11 novembre flambant neuf, pour le tout dernier match des Palancas Negras, en quart de finale contre le Ghana dimanche dernier.  On a eu des places incroyables, vraiment tout près de la pelouse, grâce à des journalistes amis d’amis qui nous ont gentiment offert des tickets.  Mais on est sortis en même temps que les 50 000 spectateurs dépités, et ça,  ce fut nettement moins rigolo. Enfin un très bon exercice, cela dit, pour l’agoraphobe que je suis. 

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